الأحد، 20 يونيو 2010

Le rossignol

,Comme un vol criard d'oiseaux en émoi
,Tous mes souvenirs s'abattent sur moi
S'abattent parmi le feuillage jaune
De mon coeur mirant son tronc plié d'aune
,Au tain violet de l'eau des Regrets
,Qui mélancoliquement coule auprès
S'abattent, et puis la rumeur mauvaise
,Qu'une brise moite en montant apaise
S'éteint par degrès dans l'arbre, si bien
,Qu'au bout d'un instant on n'entend plus rien
,Plus rien que la voix célébrant l'Absente
,!-Plus rien que la voix -ô si languissante
,De l'oiseau qui fut mon Premier Amour
;Et qui chante encor comme au premier jour
Et, dans la splendeur triste d'une lune
Se levant blafarde et solenelle, une
,Nuit mélancolique et lourde d'été
,Pleine de silence et d'obscurité
Berce sur l'azur qu'un vent doux effleure
.L'arbre qui frissonne et l'oiseau qui pleure


Paul Verlaine, Poèmes saturniens

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