الجمعة، 30 يوليو 2010

Parler pour ne rien dire

Mesdames et messieurs ... Je vous signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire. Oh! je sais! Vous pensez : "S'il n'a rien à dire ... il ferait mieux de se taire!"
Evidemment! Mais c´est trop facile! ... c´est trop facile! Vous voudriez que je fasse comme tout ceux qui n´ont rien à dire et qui le garde pour eux? Eh bien non! Mesdames et messieurs, moi, lorsque je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache! Je veux en faire profiter les autres! Et si, vous-mêmes, mesdames et messieurs, vous n´avez à rien dire, eh bien, on en parle, on en discute!
Je ne suis pas ennemi du colloque. Mais, me direz-vous, si on en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler? Eh bien, de rien! De rien! Car rien ... ce n'est pas rien! La preuve c'est qu'on peut le soustraire.
Exemple: Rien moins rien = moins que rien! Si l´on peut trouver moins que rien c´est que rien vaut déjà quelque chose!
On peut acheter quelque chose avec rien! En le multipliant Une fois rien ... c´est rien Deux fois rien ... c´est pas beaucoup! Mais trois fois rien! ... Pour trois fois rien on peut déjà acheter quelque chose! ... Et pour pas cher!
Maintenant si vous multipliez trois fois rien par trois fois rien : Rien multiplié par rien = rien. Trois multiplié par trois = neuf. Cela fait rien de neuf!
Oui ... ce n´est pas la peine d´en parler! Bon! Parlons d´autres choses! parlons de la situation, tenez! Sans préciser laquelle! Si vous le permettez, je vais faire brièvement l´historique de la situation, quelle qu'elle soit!
Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n'être pas pire que celle d'aujourd'hui n'en n'était pas meilleur non plus! Déjà nous allions vers la catastrophe nous le savions ... Nous en étions conscients! Car il ne faudrait pas croire que les responsables d'hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d'aujourd'hui!
Oui la catastrophe, nous le pensions, était pour demain! C'est-à-dire qu'en fait elle devait être pour aujourd'hui! Si mes calculs sont justes! Or, que voyons-nous aujourd'hui? Qu'elle est toujours pour demain!
Alors je vous pose la question, mesdames et messieurs : Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nous l'éviterons? D'ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n'est pas capable d'assurer la catastrophe, il est possible que l'opposition s'en empare!


Raymond Devos



A dream within a dream/Un rêve dans un rêve

Take this kiss upon the brow!
And, in parting from you now,
Thus much let me avow_
You are not wrong, who deem
That my days have been a dream;
Yet if Hope has flown away
In a night, or in a day,
In a vision, or in none,
Is it therefore the less GONE?
ALL that we see or seem
Is but a dream within a dream.


I stand amid the roar
Of a surf-tormented shore,
And I hold within my hand
Grains of the golden sand_
How few ! yet how they creep
Through my fingers to the deep,
While I weep_while I weep!
O God! Can I not grasp
Them with a tighter clasp?
O God! Can I not save
ONE from the pitiless wave?
Is all that we see or seem
But a dream within a dream?


Edgar Allan Poe

___________________________

Reçois ce baiser sur le front!
Et, puisque que c'est l'heure de te quitter
Alors c'est bien haut que j'avoue
Tu n'as pas tort, toi qui juges
Que mes jours ont été un rêve;
Et si l'Espoir s'est enfui
Pendant la nuit ou pendant le jour
Dans une vision ou dans aucune,
Pour autant s'en est-il moins allé?
TOUT ce que nous voyons ou paraissons
N'est qu'un rêve dans un rêve.


Je me tiens au coeur rugissant
D'une grève que les brisants tourmentent,
Et je tiens dans la main
Des grains du sable d'or
Bien peu! et encore comme ils se défilent
A travers mes doigts vers l'abîme
Pendant que je pleure_pendant que je pleure!
O Dieu! Que ne les puis-je étreindre
D'une poigne plus ferme?
O Dieu! Que n'en puis-je sauver
UN de la houle sans pitié?
TOUT ce que nous voyons ou paraissons n'est-il
Qu'un rêve dans un rêve?


Traduit par: Gilles de Seze


Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,

Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,

Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;

On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre

Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
Laissa tomber ces mots :

"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !

Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

"Assez de malheureux ici-bas vous implorent,

Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

"Mais je demande en vain quelques moments encore,

Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.

"Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,

Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons !"

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,

Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?

Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,

Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !

Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,

Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,

Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,

Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !


Lamartine
Méditations poétiques

الصــاحب ألـــي كــل مــا فينـي يـا بيــــه ويـشتهــيـه

البــارحة مــابين هيـــه وليـــه وإلا اصــبـر علــــيـه
يا بري حـالــي يا هــل المعــرف مـن خلـــي بـــري

الصــاحب ألـــي كــل مــا فينـي يـا بيــــه ويـشتهـــه
وان غاب عنــي قــلت وعـــزاه وحــــوس ألــمـري

بالله يا مــرســول قلــب الشـــوق كـــــان انـك تجيـه
عطها رموز الشـوق قل مـــا تنكتــب مـــا تنقـــري

تفســيرها من عينــي لعينـــه ومــــن قلـــبـي إليـــه
حـــبره دمــوع العيــــن لا صبــــة وخــــدي دفتـري

اكتب بها مــا لاج بـــي إن قــــال لا وإن قـــال إيـــه
ما لاج بــا الخفــاق مــن هــــمٍ وشــــوقٍ يسّــــعـري

اشكـــي منــه وشكــي إله واشــتاق له وأمـوت فيـه
وأعطــيه ممــلك لـــو يبــي ثوبـي ويتركنـي عـري

العيــن مـــا هي شين يسوى العين ها لغض النبيه
يا سامعين أتفهمــــوا وضعـــي فلأنـــي عنصـري

ما نــي لخــلي عنصــري ملعــــون عبـاد الوجيـه
وإن صملت لا نــي أبـو الطيب ولا ني البحتـري

لكن لا قدم له وبيــــع العمـــر دونـــه وأشــتريـــه
الجبن ما طول عمر والقرم مـا يــــرجـــع قـــري

لعيـــون ذاك الــوجـــه والغــــرة ولفــــة حـــاجبيـه
ولعيــون شوق بضــلوع ألــــي هـرى حـال هـري

غمــاز تيه إلى ضحــك المـــوت مـن غمـاز تيـه
في ضحكته سحري وأنا من ضحكته ماني صري

وذا هــرج كــــن العســـل ينســـاب يغمـر شفتيـه
كل العلــوم تــذوب بين أشــفاه ها الغـض الطـري

وجـدي عليه وبــري حــالي منه ولميـن اشتكيـه
محدٍ بمنصفي منـه لـو رحــت مفتــي لأزهــري

متـى متـى متـى متــى أحــط يــدي فــي يــديـه
هذا الكــلام الجــوهري هـــذا الكـلام الجوهـري

هذا بنــا لــه با الضلــوع العـوج بيـت وحـل فيـه
محدٍ دري عن حــالتي عـن حـــالتـي محـدٍ دري

كـم ليلةٍ سقت الخـــطأ من شان عينه ليـن اجيـه
في ليلةٍ مـــــا تنســري فــي ليلــةٍ مــا تنســري

هذا ونا مـابين هيــه وليــه وإلا اصبــر عـليــه
يا بري حالي يا هل المعروف من خلـي بـري


الشمري

عرفت ان الوفــا نــادر وغدر هو جزا الاحسان

مسـاحات الفـرح تصغر ولا يبقـى سـوى همي
وضيـاع احـلام وفـراق تـرك فـي داخلي بركان

تعبت استوهم الفرحه ..تعبت ابكي على حلمي
تعبت اوقف على اطلاله وادور له على عنوان

اشوفك يالحزن وافـي كــأن اللـي رضعـك امي
او انك جيت من غربه ولقيت فداخلي اوطـــان

جرى طبع البدو بدمك..فزعت بحـربي وسلمي
تسل السيف في وجه الفرح وتعزز الحــرمـان

اداويــك وتــداوينــي وتخلـــط دمـــك ابــدمــي
قطفت القلب وعـروقه وتبــدل داخــلي شـريـان

واذا اقبلــت بجــروحــي تنــادينــي هـــلا عمي
وانا أجــاوب هــلا باللـــي وفا اكثر من الخلان

وأشكيلك من جروحـي وأشكي من تعب ظلمي
وتغرقنــــي بأفضــالك الا من جيــت لك تعبــان

ومــنك بس عــرفت اطبـــاع ناسـي يابطل فلمي
عرفت ان الوفــا نــادروغدر هو جزا الاحسان

عرفت الدنيا ماتســوى وانا مــاكــان ذا علمـي
حسبت انها عزيزة شان وأثرها مالهـا اي شان

انا مــاكنت غيــر انــي صــريح والصدق جرمي
وأثر مايعيش بالفرحه سوى الكاذب مع الخوان

انا يكفينـي لا منــي رحـلت اتـــرك صدى اسمي
تــزين بالـوفا ولـو البشـر خــانوا انا الكســبان

وانا مبطي انقتل فرحــي ولا باقــي ســوى همي
وضيـاع احــلام وفـــراق ترك في داخلي بركان


الشمري



شتات الوقت

ارتفع موج البحر فوق السحاب ,,,والحزن خيم علينااا من بعيــــــــــــــــــــــد

امطرت غيمة على وجن التراب ،،،منتصف تموز وهزنااا صوت الرعيـــــــــد


واصبحت نظرة الذيب نظرة غراب ,,,والسكوت عن الحق اصبح وعيــــــــــــــد

زمانااا فيه الردى كســــــر حراب ,,, وصرناا رسالة بيد ساعي البريــــــــــــــد

من ضيع كتـــــــاب يستنسخ كتاب ،،،وكتابنااا مرمي لحاله مريـــــــــــــــــــــد

لو الرحم هزنااا قلبناااارتــــــــاب ,,,ويبقى اليتيم بين اهله وحيـــــــــــــــد

راحــت سنين ومرت موجة اسراب ,,,نبلع الطيب ونزوع المر للحفيــــــــــــــد

الجبل انحناا وخضعنااا كثر الصعاب ,,,ارتفع ياسيل وسوي ماتريــــــــــــــــــــــد

ارتفع ياسيل ومن فعلا لاتهاب ,,,انكسر سيفي وصرت ادور سيف جديــــد

اول مرضنا يالخوي كان التهاب ,,,لاكن اليوم انقطـــــــــــــــــــع حبل الوريد

وصــرت ادور شيمتي وسط السراب ,,,فزعتي للبيع وين الي يزيـــــــــــــــــــد

ضاعت احلامي وحجتي كثر الضباب ,,,وضيعت نفسي وللامل ماضل رصيــــــــــد

كــــــــــــل هاذايالخوي وادور خراب ,,,اكتفيت لو تبي من اول اعيـــــــد

سعد أشعري الشمري

الجمعة، 9 يوليو 2010

L'isolement

,Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne
;Au coucher du soleil, tristement je m'assieds
,Je promène au hasard mes regards sur la plaine
.Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds
;Ici gronde le feuve aux vagues écumantes
;Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur
là le lac immobile étend ses eaux dormantes
.Où l'étoile du soir se lève dans l'azur
,Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres
;Le crépuscule encor jette un dernier rayon
Et le char vaporeux de la reine des ombres
.Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon
,Cependant, s'élançant de la flêche gothique
:Un son religieux se répand dans les airs
Le voyageur s'arrête,et la cloche rustique
.Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
;N'éprouve devant eux ni charme ni transports
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
.Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts
,De colline en colline en vain portant ma vue
,Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant
,Je parcours tous les points de l'immense étendue
."Et je dis: "Nulle part le bonheur m'attend
,Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières
?Vains objets dont pour moi le charme est envolé
,Fleuves, rochers,forêts, solitudes si chères
!Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé
,Que le tour du soleil ou commence ou s'achève
:D'un oeil indifférent je le suis dans son cours
;En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève
.Qu'importe le soleil? je n'attend rien des jours
,Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière
:Mes yeux verraient partout le vide et les déserts
;Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire
.Je ne demande rien à l'immense univers
,Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère
,Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux
,Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre
!Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux
;Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire
,Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour
,Et ce bien idéal que toute âme désire
!Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour
,Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore
!Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi
?Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore
.Il n'est rien de commun entre la terre et moi
,Quand la feuille des bois tombe dans la prairie
;Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons
:Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie
!Emportez-moi comme elle, orageux aquilons


Lamartine